mardi, juin 06, 2006

Devinette du jour... et réponses à d'autres

Ceci est/sont :

a) des menottes en libre-service à l'entrée de clubs sado-maso
b) un dispositif permettant d'attacher son chien, à l'entrée des supermarchés
c) une consigne à parapluies
d) des serrures en libre-service pour vélos, à l'entrée des supermarchés



Réponses aux devinettes précédentes :

Bon, c'est vrai la photo n'était pas très parlante.



Voici une autre photo d'un endroit similaire, en plein jour.



Vous n'avez pas la berlue, il s'agit bien d'une station service, dont les pompes sont... au plafond !

Quant à ce pont, il est situé à Nagasaki, et porte le doux surnom de "pont à lunettes".

Mercredi 10 mai 2006 : Okayama

Visite du château d'Okayama, et du jardin à proximité, censé être l'un des 3 plus beaux du Japon (les Japonais sont friands des classements du type "les 3 plus beaux paysages", les "3 plus beaux jardins"... ).

Le château d'Okayama est tout noir, comme celui de Kumamoto. A l'exhumation des Voici et Gala d'il y a quelques siècles, il semblerait que le seigneur d'Okayama ait fait bâtir son château en noir, non parce que c'était un gothique avant l'heure, mais pour se moquer de son homologue de Himeji, qui avait construit le sien tout en blanc. Comme quoi, on peut être un seigneur de guerre japonais, trucider des samouraïs adverses à longuer de temps, et avoir le sens de l'humour.






Vue du château d'Okayama depuis le jardin proche,
réputé être l'un des trois plus beaux du Japon.

lundi, juin 05, 2006

Mardi 9 mai 2006 : Nagasaki

Poursuite de l'exploration de Nagasaki. Le Japon a connu des ouvertures et fermetures erratiques à l'Occident. Une des très rares villes autorisées à maintenir constamment des relations commerciales et culturelles avec l'Occident fut Nagasaki.

D'où un héritage architectural pour nous bien familiers, mais en cet Orient Extrême pour le moins iconoclaste.






Maison de style "européano-tropical", sur les hauteurs de Nagasaki, et jadis
la résidence d'un influent marchant britannique
(le terme "colonial" n'est pas adapté au Japon, qui n'a
jamais été soumis par l'Occident)



Une vue imprenable sur la ville et son activité portuaire



Ex-siège de HSBC à Nagasaki, bâtiment début XXe siècle

La civilisation japonaise a été profondément marqué la Chine. Mais paradoxalement, contrairement à d'autres pays d'Asie, cette forte influence ne s'est pas traduite par la présence de Chinatowns de même ampleur. A vrai dire, en termes statistiques, les Chinois sont bien peu nombreux par rapport aux Coréens, qui forment une communauté à part entière au Japon. Si on en croit le guide Lonely Planet, seul Yokohama et Nagasaki peuvent se targuer de Chinatowns significatives. L'architecture en témoigne, avec la présence de temples chinois aux lignes moins sobres que leurs homologues japonais, et aux décorations plus chargées.




Ce temple fut construit par les Chinois, avec des matériaux venant de Chine,
il y a près de quatre siècles







Le champo, un bol de nouilles à la mode de Nagasaki, aux racines chinoises

Devinette du jour

Ceci est :

a) le radio-réveil incrusté au-dessus du lit de ma chambre de business hotel
b) le panneau de commande d'une cuvette de WC
c) le panneau de commande de la climatisation de ma chambre de business hotel
d) le panneau de commande du lit de ma chambre de business hotel

mercredi, mai 17, 2006

Lundi 8 mai 2006 : Nagasaki

Après Hiroshima, je me suis demandé si c'était bien nécessaire de passer à Nagasaki. C'est toujours assez pénible de contempler la bêtise et la souffrance humaines.

"Devoir de mémoire oblige", dit-on souvent, à l'occasion du 11 novembre, du 8 mai, de visites papales à Auschwitz.

Dans mon for intérieur, ce devoir de mémoire, je l'ai parfois trouvé agaçant. Ne peut-on donc pas tourner la page ?

Après avoir été à Hiroshima et à Nagasaki, je crois, et j'espère, que je ne penserai plus jamais ainsi. Il faut avoir été dans ces villes pour véritablement ressentir dans sa chair d'homme toute l'absurdité de ces armes atomiques. C'est la leçon de ces heures passées dans les mémoriaux de Hiroshima et de Nagasaki.

Avec ces images en tête, on regarde forcément de manière très différente la situation en Iran.
Et on prie très fort pour que la raison l'emporte... il doit bien y avoir un équilibre entre Munich et Hiroshima !


Le "point zéro" de la déflagration atomique de Nagasaki



La grue, symbole du souvenir de Hiroshima et Nagasaki.
Mais pourquoi donc la grue ?



La cathédrale d'Urakami, reconstruite à l'identique, a été entièrement détruite lors de la déflagration atomique. Elle a servi de cible au pilote, qui l'a confondue avec un bâtiment portuaire.




Nagaski, by night, depuis une colline surplombant la ville.
La vie continue.

Dimanche 7 mai 2006 : Aso

Avant de me rendre au volcan d'Aso, passage rapide au jardin de Kumamoto, l'un des plus beaux du Japon. Lignes épurées, arrangements méticuleux et jardinage au coupe-ongle en font un lieu très nippon.





Le jardin abrite un temple



On se lève tous pour saluer la beauté du jardin


Les carpes sont le peuple des jardins japonais


Visite de la caldeira d'Aso, un magnifique paysage volcanique. Ca sent le soufre, quelques difficultés intermittentes à respirer. J'ai les mêmes sensations qu'en Patagonie, cette impression d'être au bout du monde.







Ce n'est pas la Mer de Tranquilité

Samedi 6 mai 2006 : Kumamoto

Temps maussade aujourd'hui. Avant de me réfugier dans les galeries commerciales pour faire mon geek et contempler à l'infini l'électronique japonaise, je me dois de valider mon alibi culturel du jour.

Je visite donc le château de Kumamoto. Comme beaucoup de châteaux au Japon, celui-ci est en fait une reconstruction en béton, datant des années 1970. Sa particularité est qu'il est tout noir...






Tenue de samouraï, dans le musée du château



Hourah ! Je peux enfin m'abandonner aux joies du shopping.
Le Japon regorge de "rues couvertes", bien utiles lors des violentes averses du printemps.
Ces "rues couvertes" sont semblables à la Galleria Vittorio Emanuele II de Milan. Moins hautes et sans doute d'un moindre intérêt historique, mais bien plus vastes et plus longues que leur aînée italienne !

Vendredi 5 mai 2006 : Beppu

Je suis en enfer aujourd'hui.

Non, rassurez-vous, je ne me suis pas vendu au diable, je suis à Beppu, ville connue pour ses onsen et ses "enfers", des paysages irréels qui évoquent irrésistiblement l'Autre Monde.

Ces enfers sont issus de l'intense activité terrestre que subit le Japon. Cela cause des tremblements de terre, des tsunamis, crée des volcans, et également un grand nombre de sources naturelles d'eau chaude, avec parfois d'étranges résultats, dont ces "enfers".

Beppu regroupe ainsi dans un petit périmètre des "enfers". En plein air, surgissent des étangs dont l'eau flirte entre 70° et 90°.



Une mare de boue bouillante... surnommée la "mare du moine", car les bulles font penser au crâne rasé... des moines



L'eau est aussi bleue que les glaciers de Patagonie, mais elle est ici à près de 80° !







Fleur mutante : cherchez l'étoile de mer...

Beppu est aussi connue pour son fugu, poisson à la chair mortelle. Seuls des cuisiniers longuement formés peuvent le préparer. La famille impériale du Japon n'a pas le droit d'en consommer. Le poison secrété par le fugu est inodore, incolore, bref, absolument indétectable.

Le risque n'est pas purement théorique, puisque des morts sont signalés de temps à autre...

Pour la gloire de ce blog, je me devais donc de vous rapporter mon appréciation gustative de ce mets délicat. Après avoir sauté en parachute, à l'élastique et en parapente, ce n'était pas un affreux poisson qui allait me faire peur... n'est-ce pas ?



J'ai donc remis mon sort entre les mains de ce cuisinier.



La partie la plus dangeureuse du fugu est son foie. Evidemment, les Japonais en ont fait un plat à part entière. Ceci est donc du foie de fugu.



Du fugu en sashimi

Alors, c'est bon ? En fait, le fugu n'a absolument, mais absolument aucun goût. Le foie est même assez dégoûtant. Mais pourquoi en faire tout un... plat ? Pour le frisson, sans aucun doute. Et c'est vrai que pendant tout le repas, et durant les trois heures qui suivent, on se demande si on va pas soudainement passer à trépas, puisque le poison du fugu a un effet foudroyant. Un cliché veut que l'on se repasse en un éclair le film de sa vie juste avant de quitter ce monde. Manger du fugu, c'est un peu le même effet, sauf que cela dure quatre heures, le temps du repas et des trois heures de digestion... Excellent pour se remettre du plomb dans la tête ! Effet garanti contre les coups de blues !

lundi, mai 15, 2006

Devinette du jour

Je vais vous faciliter la vie en vous proposant quatre réponses à ma devinette du jour.

Ces photos représentent :

a) un véhicule pour voyager dans le temps
b) la nouvelle version de K2000
c) un vaisseau extra-terrestre
d) le shinkansen, le TGV japonais



Jeudi 4 mai 2006 : Usuki

Très grosse frayeur aujourd'hui, une étourderie, et pschitt... les photos de la journée volatisées !

Mais en informatique, rien n'est jamais vraiment effacé, je parviens à récupérer mes précieux fichiers.

Cela aurait été dommage de manquer ce beau papillon !




Visite à Usuki, où reposent des Bouddhas en pierre vieux de 1300 ans, à flanc de colline. J'imagine la prouesse technique pour l'époque : sculpter ces Bouddhas dans ces lieux escarpés ne devait pas être une mince affaire... Mes sens esthétiques sont cependant peu bouleversés, le beau Bouddha en bois de Hakata m'avait fait une bien plus forte impression. Je vous laisse apprécier !









dimanche, mai 14, 2006

Mercredi 3 mai 2006 : Hakata

Drôle de nuit à Hakata. Réputée pour sa vie nocturne, je m'extirpe de mon demi-sommeil à 1h30 pour voir cela. Pour une ville de "province", le spectacle est étonnant. Dès la sortie de mon ryokan (auberge japonaise, avec tatamis et futon), je vois au premier étage d'un immeuble un salon de coiffure avec une grande baie vitrée, tous néons allumés. Comme à Hong Kong, en raison du manque d'espace, beaucoup de commerces sont situés en étage, ce qui est bien déconcertant pour des esprits européens. Je me frotte les yeux, dormirais-je debout ? Je n'ai pas la berlue, je distingue même deux coiffeurs à l'oeuvre.

C'est un jour de semaine, et pourtant la nuit est animée. On voit des bandes d'employés japonais en costume s'attabler, éméchés, à des restaurants improvisés sur les trottoirs. Les rabatteurs de strip clubs tentent de les cueillir.

Les employés japonais me rappellent furieusement Matrix : ils sont à 90% habillés en noir, hommes et femmes. Les exilés de La Défense ont par comparaison plus de fantaisie !

Ces restaurants de rue paraissent bien décalés dans ce Japon moderne, ils me rappellent Pékin ou Saigon (Hochiminh-Ville). Le petit plus de Hakata est cet attendrissant contraste entre "costards-cravates" et punks côte à côte aspirant bruyamment des ramen (nouilles) à 3,5 euros le bol. Je me demande si je ne suis pas dans la Quatrième Dimension.

Je rentre. Il est 3h30. Le salon de coiffure que j'avais vu à l'aller est toujours allumé, et les coiffeurs toujours en action...

Quelques heures de sommeil. Je me lance dans l'exploration de la ville, sous un beau soleil. Le plus grand Bouddha en bois du Japon est ma première étape. Mon périple nippon a débuté il y a deux semaines, j'ai déjà vu beaucoup de temples et de Bouddhas, à Tokyo, Kamakura et Nikko. Je crains d'être déçu, et de faire le "blasé" malgré moi.



Promis, juré... la photo n'a pas été retouchée !

C'est une belle surprise. Le Bouddha est rayonnant. Ayant plutôt vu jusqu'à présent des Bouddhas en pierre ou en métal, le bois donne incontestablement une texture, un aspect chatoyant très agréable. La lumière du matin filtre doucement. Ce genre de choc esthétique permet de mieux comprendre l'émotion des croyants...



Intermède à Canal City, un centre commercial organisé autour d'un canal intérieur



Dernier étage de Canal City, entièrement occupé par des restaurants de ramen (nouilles japonaises inspirées de Chine) : quelle foule pour des nouilles !



Et voilà l'objet du désir

C'est mon jour de chance : il fait beau, et sans l'avoir anticipé, le Hakata Dontaku Matsuri se tient aujourd'hui. Je ne comprends pas très bien le sens de ce festival, le Lonely Planet n'est guère disert là dessus, mais on voit beaucoup d'enfants dans des costumes traditionnels gambader dans les rues.









Les spectacles à travers la ville, dans les temples et les rues sont très variés, et sont à l'image de ce Japon à double visage, l'un embrassant fougueusement la modernité occidentale, et l'autre attaché à ses traditions. Cette double personnalité semble cohabiter harmonieusement au sein du pays, du moins pour l'observateur européen... La force d'une culture est-elle dans sa capacité à assimiler à sa "sauce" ce qui lui est "étranger", ou bien dans la fermeture de ses frontières ? Le Japon a balancé au cours de son histoire entre ces deux réponses, alternant confinement total et ouverture effrénée...